Discours à l’Académie Suédoise, de Patrick Modiano
Moi qui n’aime pas Modiano, prix Nobel de littérature en 2014, voilà un texte qui m’a réconciliée avec lui ! Ce discours, très bien écrit, (le contraire eut été surprenant) nous balade entre évocation, par petites touches, de son enfance, et réflexions sur le métier d’écrivain ou sur le rapport du romancier avec ses œuvres. Le tout empreint d’une modestie de bon aloi.
Le travail du romancier doit aller dans ce sens-là. Son imagination, loin de déformer la réalité, doit la pénétrer en profondeur et révéler cette réalité à elle-même, avec la force des infrarouges et des ultraviolets pour détecter ce qui se passe derrière les apparences. Et je ne serais pas loin de croire que dans le meilleur des cas le romancier est une sorte de voyant et même de visionnaire. Et aussi un sismographe, prêt à enregistrer les mouvements les plus imperceptibles.
Madame Bovary