La Rhubarbe, de René-Victor Pilhes (1965)
Urbain Gorenfan a 25 ans. Il vit et travaille à Paris et n’a qu’une obsession : faire la connaissance de sa demi-soeur Beatrix C., et par ce biais partir à la recherche de sa famille paternelle qui ne l’a pas reconnu lorsqu’il est né. Elevé par sa grand-mère maternelle dans un petit village entouré de champs de rhubarbe, Urbain sollicite toutes les ruses, tous les stratagèmes pour comprendre le rejet dont il fut victime à la naissance.
Qu’est-ce qu’être reconnu, accepté, aimé ? Quel sens cela a-t-il d’appartenir à une famille ? De partager un patronyme ? C’est à ce genre de questions que répond avec intelligence et ironie le superbe roman de l’écrivain René-Victor Pilhes, publié en 1965 aux Editions du Seuil ; et récompensé la même année par le Prix Médicis.
Il s’agissait du premier roman d’un jeune auteur de 31 ans, qui par la suite connut un succès éditorial considérable (il fut couronné également par le Prix Fémina en 1974 pour L’Imprécateur). Mais ensuite vint l’oubli, dans lequel nombre d’écrivains qui furent publiés dans la seconde moité du XXe siècle tombèrent les uns après les autres.
C’est pourtant à un styliste hors-pair que nous avons à faire avec René-Victor Pilhes, dont l’oeuvre romanesque compte à ce jour une quinzaine de romans. Il est à mon avis urgent de redécouvrir cet écrivain subtil et bienveillant qui dès son premier livre publié, La rhubarbe, parvint comme nul autre à toucher la corde sensible des lecteurs.
Un bonheur de lecture en somme.
Marcellien
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