En cette année internationale de la biodiversité, il est légitime de mettre en vedette les espèces animales ou végétales, les écosystèmes, leur diversité et les menaces permanentes qui pèsent sur eux. Les récents événements dramatiques dans le golfe du Mexique et la prévision d’une catastrophe écologique majeure ne peuvent que nous rappeler à quel point la nature est sans cesse mise en péril par les erreurs humaines.
Pour se mettre à l’heure de la biodiversité, on peut se tourner vers le passé en un temps où l’industrialisation naissante n’avait pas encore le pouvoir de détruire faune et flore massivement. Au milieu du 19e siècle, est publié le Dictionnaire universel d’histoire naturelle sous la direction de Charles d’Orbigny – n° 2758 de notre fonds ancien. Il compte 16 volumes dont les derniers recèlent des planches magnifiques. Pour participer à cette année internationale de la biodiversité, les Nouvelles de l’ancien vont vous livrer quelques-unes de ces œuvres animalières et botaniques très précises. Certaines des espèces présentées sont menacées, d’autres non, mais toutes font partie de notre environnement naturel. Les relations entre les espèces et leur milieu sont traitées par la science de l’écologie qui, depuis quelques années, à force d’être mise à toutes les sauces, finit par perdre son sens primitif et les perspectives importantes qui en découlent. En publiant le Dictionnaire universel d’histoire naturelle, Charles d’Orbigny et ses collaborateurs divulguaient au grand public les connaissances scientifiques de l’époque en matière de zoologie et de botanique. Cette œuvre de vulgarisation eut beaucoup de succès, les planches en couleur d’une grande qualité furent sans doute à l’origine de cette réussite. Plus d’un siècle et demi après, ces illustrations remarquables ont de nouveau pu gagner le grand public grâce à une édition contemporaine, disponible dans les rayonnages de la section adulte et que tout lecteur assidu peut retrouver grâce à notre portail.
Lorsque l’on parle de protection des espèces, il arrive que l’on déclenche de véritables tempêtes médiatiques, surtout quand on évoque les grands carnivores. Ainsi en est-il de l’ours brun dans les Pyrénées. Il est certes difficile de tolérer ces redoutables chasseurs à proximité des troupeaux, mais l’homme n’a pas tous les droits sur la nature. Les ours ont aussi payé le prix fort de la cohabitation avec l’espèce humaine. Désormais, ils font partie des animaux indésirables en Europe et ailleurs… L’expansion croissante des activités humaines éloigne les grands carnassiers. Outre les ours, cette problématique concerne d’autres grands carnivores, mais nous aurons l’occasion d’en reparler ultérieurement.
Le coq de roche orange vit en Guyane et fait partie des espèces protégées. Son habitat particulier et la magnificence de sa parure justifient ces mesures préventives. La planche qui le représente dans le Dictionnaire universel d’histoire naturelle fait apparaître un oiseau superbe qui porte le nom de Pipra (genre) Rupicola (espèce). Dans les classifications actuelles, il s’appelle Rupicola Rupicola, mais c’est le même oiseau…
Tout au long de cette année de la biodiversité, nous profiterons de ces dessins animaliers et botaniques du passé pour mettre en lumière des espèces. La diversité du monde animal et végétal nous offre des possibilités immenses dans ce domaine. Notre but n’est pas de faire un inventaire des espèces menacées ou disparues depuis la parution du Dictionnaire universel d’histoire naturelle : l’Union internationale pour la conservation de la nature tient à jour une liste rouge, véritable inventaire de la faune et la flore mondiale. Ce site de référence est en anglais, mais pour identifier un être vivant, il convient d’indiquer ses deux noms latins de genre et d’espèce. La diversité du monde animal et végétal a conduit très tôt à cette façon de nommer les êtres vivants. Comme quoi, en matière de nature, les hommes ont au moins réussi à s’accorder sur quelque chose…
À suivre…
Alya-Dyn