Classé par le magazine musical américain Rolling Stone à la 83ème place parmi les 100 meilleurs disques rock des années 80, Lets’s dance permet au musicien britannique David Bowie de reprendre sa place au sommet de la hiérarchie rock en 1983.
Produit par Nile Rodgers, le formidable guitariste du combo new-yorkais Chic, épaulé à la guitare par le prodige texan Stevie Ray Vaughan, l’album définit ce que sera le son des années 80 à venir : retour au rythme binaire, mélodies accrocheuses (Modern Love, China Girl), harmonies envoûtantes, puis cette voix revenue de bien des voyages sans espoir (les productions chaotiques des disques berlinois dans la deuxième moitié des Seventies).
Enregistré en 19 jours à New-York, avec la crème des musiciens américains du moment (Nile et Stevie aux guitares, Carmine Rojas à la basse, Omar Hakim et Tony Thompson à la batterie, Rob Sabino aux claviers, etc.) David Bowie insuffle de la vie, du shuffle, mais aussi de la mélancolie dans ses notes acidulées qui laissent à la fin de l’écoute un petit goût amer, liquide, persistant.
Avant l’enregistrement, nous révèle Rolling Stone, les consignes du Thin White Duke à l’adresse de Nile Rodgers étaient claires comme de l’eau de roche : « Nile, je veux que tu fasses ce que tu fais de mieux – fabrique un superbe disque commercial ».
Après quoi, le disque terminé et lancé sur le marché planétaire de la pop mondialisée, Nile reçoit un coup de fil de David : « Allo, Nile ? C’est David. Tu sais ce qui se passe, as-tu vu le Billboard cette semaine ? Wow, incroyable ! »
C’est ainsi que les mythes se construisent dans l’industrie du disque, mais pour nous, simples auditeurs de galettes argentée ou noires comme un puits de forge, c’est ainsi que les rêves prennent forme ; irrémédiablement.
So, let’s dance, for a long time…
Marcellien.