Dans ce livre (Ed. Larousse, 2012), l’auteur Bernard Cerquiglini, grand linguiste et pédagogue, nous entraîne dans une surprenante découverte de notre langue. Grâce à son expérience et son humour, il apporte clarté et amusement dans un domaine souvent rigoriste ou austère.
Si ! Si ! La langue française est vivante, facétieuse, nourrie de mystères et d’intrigues ! Nous sommes tous concernés par son usage mais nous ne mesurons jamais assez son histoire, ses anecdotes. Chaque page de ce livre crée autant de jeux, de connaissances qu’il existe de subtilités. Bernard Cerquiglini analyse ainsi sur une page un phénomène de langue. Cela va de l’origine d’une expression comme « en odeur de sainteté » ou « payer rubis sur l’ongle ».
Il poursuit avec quelques trésors de notre langue, par exemple d’où viennent les termes « briscard, guet-apens, placebo » ? Il évoque, bien sûr, quelques pièges de l’orthographe ainsi que les exigences de la prononciation pour terminer avec les subtilités de la grammaire et du bon usage de la langue française. Ainsi comment ne plus confondre « conjecture » et « conjoncture » ou différencier l’usage de « acquis » et « acquit » !
Un libre traité d’amour profane.
[...] Vulgarisation, donc, sans vulgarité ni pédantisme nous avons adopté la disposition classique de l’aimable entretien qui entend instruire en plaisant et s’adresse au plus grand nombre. Car chacun est concerné par la langue, dans son rapport intime au sens, dans sa relation à autrui. Il convient donc de « semer à tout vent » un savoir linguistique qui éclaire et rassure, qui fonde et réunit. Cette attitude assez républicaine et laïque ne devrait pas déplaire aux mânes de Pierre Larousse et de ses successeurs.
L’auteur de ce délicieux ouvrage anime une chronique sur TV5 monde : Merci Professeur. Il explique avec un sens affûté de la pédagogie et des « chutes », diverses curiosités de notre belle langue. Il nous parle ainsi de la nécessaire évolution de celle-ci, adoptant une attitude pragmatique face aux querelles des puristes. Pour lui c’est toujours l’usage qui a raison à long terme. Enfin, l’ouvrage est agrémenté de citations d’auteurs, d’encadrés relatifs au thème abordé mais surtout de titres délectables tels que « Ce n’est pas parce qu’on est prêt à partir qu’on est près de partir ! », pour aborder par exemple la distinction entre l’adjectif et l’adverbe.
Un voyage éclairant dans les méandres de notre histoire, de notre bien commun : le français.